La République dominicaine, un îlot de renouveau économique sur le continent

La République dominicaine, principale destination des investissements espagnols et internationaux dans les Caraïbes, commence à montrer les signes d’une solide reprise après l’effondrement provoqué par Covid en 2020. L’amélioration notable du secteur du tourisme, stimulée par une vaccination accélérée (le pays est l’un de ceux qui progressent le plus rapidement sur le continent en matière de vaccination), est porteuse d’espoir.

Et ce alors que le président Abinader fête sa première année au pouvoir en renouvelant ses promesses d’encourager les investissements étrangers pour sortir de la crise.

La République dominicaine, dont le PIB a chuté de 6,7% en 2020, connaîtra une croissance de 7,1% cette année et de 5,5% en 2022, selon les organismes internationaux. Plus optimiste, la banque centrale prévoit déjà une croissance de 9 à 10 % cette année, après que le PIB ait augmenté de 13,3 % au premier semestre 2021, avec des avancées dans la construction et les zones franches. Pour la banque, l’économie bénéficie d’un environnement extérieur plus favorable, qui permet un flux plus important de devises étrangères grâce aux transferts de fonds, au tourisme et aux investissements. L’engagement du gouvernement à assurer une vaccination de masse pour relancer le tourisme et stimuler les zones franches a été salué par la BID et l’OEA.

Au cours du premier semestre, cette activité, dans laquelle les entreprises espagnoles sont des acteurs clés, a connu une croissance de 36,1% (1,9 million de visiteurs), avec une augmentation des recettes de 29,7%, à 2,4 milliards de dollars. L’arrivée de 2,4 millions de visiteurs a été enregistrée de janvier à juillet et 2,5 millions sont attendus au second semestre, selon le Tourisme, qui souligne la reprise de 60 000 emplois directs et 102 000 emplois indirects grâce à l’effort conjoint public-privé.

De grandes attentes

Le ministère note que les réservations hôtelières pour novembre et décembre dépassent déjà celles de la même période en 2019, avant la pandémie, et prévoit un mois de janvier 2022 record, avec des chiffres supérieurs à janvier 2018, la meilleure année pour le tourisme en République dominicaine. Le contrôle remarquable de Covid a permis une reprise de 80 % des arrivées de visiteurs en juin-juillet par rapport à 2020.

Un facteur clé de cette réactivation est une politique de santé qui a favorisé les secteurs productifs, notamment le tourisme, un pilier important de l’économie (14% du PIB et 573 000 emplois). Le gouvernement a ouvert la porte aux visiteurs munis d’une vaccination complète de deux semaines, d’un certificat de PCR négatif ou d’un test antigénique. Et elle vient de permettre aux hôtels d’ouvrir à 100 % de leur capacité, tout en maintenant une distance sociale. Au 21 août, 54,6 % de la population adulte avait reçu deux doses du vaccin, selon les données officielles. Le Covid a tué près de 4 000 personnes dans le pays.

Un autre facteur clé est l’évolution des transferts de fonds, qui ont augmenté de 51,5 % au cours du premier semestre pour atteindre 5,263 milliards et de 43,2 % au cours des sept premiers mois pour atteindre 6,159 milliards. Les plus de 8,2 milliards envoyés en 2020 par les Dominicains de l’étranger, principalement des États-Unis et de l’Espagne, ont sauvé le pays de la débâcle lorsque le tourisme et le commerce se sont effondrés.

L’Espagne est le troisième investisseur, avec 2 000 millions d’actions et la présence de 160 entreprises, avec en tête une quinzaine d’entreprises hôtelières (au premier rang desquelles Barceló, Ríu, Meliá, Iberostar), qui représentent 65% des chambres, et les compagnies aériennes Air Europa (qui a effectué en juillet dernier son premier vol direct Madrid-Samaná) et Iberia. Mais aussi avec d’importantes activités dans le domaine de l’immobilier, de l’énergie et des finances : Sabadell, Mapfre, Acciona, Naturgy, Siemens-Gamesa, Inypsa, Elecnor, Mango, Inditex… Et l’intérêt d’Abinader, exprimé lors de sa première visite à Madrid, est de promouvoir de nouveaux projets au-delà de l’immobilier.

Abinader, un an au pouvoir

À la mi-août, M. Abinader a achevé sa première année de mandat. Il est arrivé en plein milieu de la pandémie, avec une économie en voie de redressement mais avec d’énormes défis à relever. Parmi ses réalisations, citons une stratégie fondée sur la gestion des risques sanitaires, un soutien financier (accords avec les compagnies aériennes, flexibilité fiscale, aide au crédit pour les PME et soutien aux secteurs vulnérables) ; la prise en charge par l’État de l’assurance maladie des visiteurs touchés par le Covid ; la création d’un Cabinet du tourisme et d’un Plan de mobilité urbaine pour mettre en œuvre des projets de transport massifs, dont l’extension du métro de Saint-Domingue.

Malgré la reprise, les perspectives sont loin d’être roses. Abinader doit faire face à une augmentation inquiétante de la dette publique, qui atteint 67,8 % du PIB, à une inflation élevée et à une insécurité croissante de la population. Sont également en suspens la réforme fiscale recommandée par le FMI (reportée à 2023), la réduction des pertes des distributeurs d’électricité et la réforme des retraites, de la santé et du chômage.

Luis Abinader, dont la première année a été marquée par sa promesse d’impunité zéro pour la corruption et l’enquête sur les irrégularités présumées de l’exécutif Medina, a mis l’accent sur la promotion des investissements étrangers et la collaboration avec le secteur privé dans les domaines des infrastructures, de l’énergie et du commerce. Un projet de loi pour la promotion de l’investissement est en cours d’élaboration pour ouvrir la voie à l’investissement en accélérant l’approbation des projets. L’objectif est de réduire la bureaucratie et les formalités administratives, d’améliorer l’environnement des entreprises, de renforcer la sécurité juridique et de promouvoir les partenariats public-privé.

La CEPALC note que la République dominicaine reste le premier pays de destination des IDE dans la sous-région, ce qui, pour le gouvernement, montre que la pandémie n’a pas réduit l’attractivité du pays. Les IDE ont augmenté de 49,4 % pour atteindre 1,617 milliard de dollars US au premier semestre 2021 et pourraient terminer l’année à 3,362 milliards de dollars US, avec une recrudescence des investissements des États-Unis, de l’Espagne, des Pays-Bas, de l’Allemagne et du Canada dans le tourisme, les télécommunications, l’énergie, l’agriculture et la construction. Le pays a enregistré une baisse des arrivées de 15,4% en 2020, à 2,554 millions, dans une année où les États-Unis ont été le premier investisseur (31%), devant le Mexique (21%) et l’Espagne (13%).

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