RD-Cafta : un bon accord

Des alertes ont été lancées dans notre pays, à la suite de plaintes de producteurs nationaux de riz, pour que les autorités prennent en compte les dommages que subirait la production de cet élément important du régime alimentaire national à la fin de la période de protection établie dans l’accord DR-CAFTA, qui prévoit l’entrée en franchise de droits et sans restrictions quantitatives de riz subventionné en provenance des États-Unis à partir de l’année 2025.

De nombreuses voix se sont élevées pour critiquer la négociation de l’accord, et j’ai entendu certaines opinions dans lesquelles ceux d’entre nous qui ont participé à la négociation ont même été traités d’irresponsables. En tant que témoin de plusieurs cycles de négociations et fort de l’expérience acquise en plus de 20 ans de participation aux négociations commerciales de notre pays, tant au niveau multilatéral que régional, je pense qu’il est important de clarifier certains aspects des négociations.

Ceux qui affirment que la République dominicaine n’a pas obtenu une protection suffisante et qu’elle n’a pas bien négocié oublient que le DR-CAFTA est un accord de libre-échange dont l’objectif est de libéraliser progressivement, en appliquant certains mécanismes de protection, tels que d’importantes périodes de transition qui permettent aux producteurs de s’adapter au processus de libéralisation.

Dans le cas du riz, la période maximale d’élimination progressive de 20 ans a été atteinte. En outre, un mécanisme de sauvegarde spécial a été inséré, qui pourrait être activé au cas où la réduction tarifaire causerait ou menacerait de causer des dommages significatifs à la production nationale.

Compte tenu de la préoccupation logique exprimée par les producteurs nationaux, la RD continue de s’appuyer sur les instruments multilatéraux de protection commerciale, dans le cadre de l’OMC, pour se protéger contre la concurrence déloyale des importations, ce qui permet d’appliquer des mesures de protection d’urgence dans ce type de situation. Le pays n’a pas renoncé à l’utilisation de ces mécanismes lorsqu’il a négocié le DR-Cafta.

Je pense qu’il est juste de reconnaître ceux qui ont mené les négociations du côté de notre pays. Je dois souligner que l’équipe de négociation qui a participé aux négociations était composée de techniciens responsables et hautement qualifiés, parmi lesquels : Sonia Guzmán, actuelle ambassadrice dominicaine à Washington ; Orlando Jorge Mera, qui était président d’INDOTEL ; Carolina Mejía, actuelle maire de Saint-Domingue, ambassadrice et coordinatrice des groupes de négociation ; Osmar Benítez, dans le domaine agricole, et plusieurs autres techniciens qui faisaient partie de l’excellente équipe dominicaine. En tant qu’ambassadeur suppléant de la RD auprès de l’OMC, j’ai été désigné pour participer aux négociations, afin de maintenir la cohérence de nos positions à Washington et dans le cycle de Doha à l’OMC.

Les présidents Hipólito Mejía et Sonia Guzmán ont accordé la plus haute priorité à ces négociations. Il n’était pas irresponsable de participer à ces négociations ; au contraire, il aurait été irresponsable de rester en dehors de l’accord, ce qui aurait permis aux exportations des pays d’Amérique centrale d’évincer complètement notre pays du marché américain, avec les conséquences économiques et sociales dévastatrices que cela aurait entraîné.

Il est important de souligner que l’équipe dominicaine a négocié avec succès, puisqu’elle est parvenue à obtenir la même chose que le reste des pays d’Amérique centrale ; aucun d’entre eux n’a obtenu pour ses produits une protection supérieure à celle obtenue par la République dominicaine.

La meilleure politique de sécurité alimentaire consiste à protéger et à soutenir la production nationale.

Actuellement, les producteurs nationaux de lait frais sont en voie d’extinction en raison des importations de lait en poudre, qui concurrencent avantageusement la production nationale, mettant ainsi en péril l’avenir du secteur.

Aucun pays n’est obligé de laisser sa production nationale disparaître, en permettant à des importations fortement subventionnées d’entrer sur le marché national sans discernement.
C’est pourquoi le président Luis Abinader a fermement indiqué qu’il ne permettrait pas que cela se produise.

Source : Hoy.com.do

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République Dominicaine Live

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