Les Taïnos ou Tainos

Les Indiens Tainos, une ethnie amérindienne des grandes Antilles disparue au XVIe siècle
Les Taïnos, ou Tainos, sont considérés comme une ethnie amérindienne qui occupait les grandes Antilles lors de l’arrivée des européens au XVe siècle. Malgré leur quasi disparition au XVIe siècle, beaucoup d’antillais, plus particulièrement des cubains, portoricains et dominicains continuent de se considérer comme Tainos.
Origine
L’origine des indiens tainos est confuse et controversée quand on se réfère à l’étude de leurs coutumes et de leurs traditions. Leur langue est d’origine arawak mais en analysant leur symbolique et leur mythologie, on s’aperçoit avec surprise qu’elle est liée aux Mayas du Yucatán, Guatemala, et d’autres régions adjacentes.

Société
Elle se divisait en trois classes sociales distinctes :

Les Naborias ou villageois travaillant la terre,
Les Nitaínos considérés comme les nobles des tribus,
Les Bohiques, chamans ou prêtres qui représentaient les croyances religieuses.
Le Cacique est aussi connu aussi sous le nom de Guare, Chef de la tribu ou Yucayeque. De plus, existait un Chef suprême auquel les Caciques devaient verser un tribut.

Les caciques tainos :

Les tainos étaient divisés en un grand nombre de cacicazgos (zone d’un cacique) de dimension inégale. Le chroniqueur Fernández de Oviedo relate qu’à Hispaniola se trouvaient cinq grands caciques en dessous desquels gouvernaient d’autres caciques de moindre importance.

Les peuples étaient organisés dans les clairières de la forêt, à l’intérieur des terres, avec deux types d’habitats :

Le bohío

Le caney

Le bohío, circulaire, habitat commun des habitants du yucayeque.
Le caney, plus grand et rectangulaire où habitait le cacique avec sa famille. Ces habitations étaient construites à base de feuilles de hinea, et de bois.
Pour dormir ils utilisaient des hamacs

(ce mot est d’origine taina) tissés avec du coton. Les habits des tainos étaient pauvres, en partie à cause du climat peu rigoureux. Les Espagnols trouvèrent les hommes couverts avec un simple taparrabos (cache-sexe), et les femme mariées avec un pagne de paille, coton ou feuilles nommées naguas. Les femmes célibataires vivaient nues.

Les deux sexes s’appliquaient de la peinture corporelle noire, blanche, rouge et jaune. Ils décoraient leur corps de tatouages religieux pour se protéger des mauvais esprits, et ornaient leurs oreilles et lèvres avec de l’or, de l’argent, des pierres, os ou coquillages. Ils confectionnaient entre autre des paniers, des poteries en céramique, ils sculptaient le bois, fabriquaient des filets et travaillaient l’or, abondant dans les cours d’eau de Porto Rico. Les Espagnols récoltèrent plus de dix tonnes d’or en épuisant les réserves de l’île et en spoliant les quelques objets d’intérêt que contenaient les meubles des caciques.

Les caciques pratiquaient la polygamie, peu fréquente parmi le commun du peuple. Cette pratique pouvait se justifier par le nombre excessif de jeunes filles d’âge nubile, et parce que ne pas avoir d’enfant était une honte chez les tainos.

Religion
La religion Taino est centrée sur le culte de zemís ou cemís. Les Cemís étaient soit des dieux, des esprits ou des ancêtres. Cemí était également le nom des représentations physiques des dieux.

Il y avait deux dieux suprêmes:

– Yúcahu, ce qui signifie esprit de manioc, était le dieu de la mer et du manioc.

– Atabey, mère de Yúcahu, était la déesse des eaux douces et de la fertilité.

Il existait d’autres dieux Taíno moins importants :

Baibrama était un dieu adoré pour son aide dans la culture du manioc et de la guérison des personnes par son jus toxique.
Boinayel et son frère jumeau Márohu étaient les dieux de la pluie et du beau temps. Guabancex était la déesse des tempêtes (cyclones).
Coaybay était le dieu de la terre des morts.
Opiyelguabirán, mi-chien mi-humain, qui veille sur les morts.

Le dieu populaire des ouragans Juracán n’était que le mot ouragan dans la langue Taíno.

Économie
La principale activité économique des Tainos était l’agriculture, pour laquelle ils effectuaient des semailles qu’ils appelaient conucos. Ils cultivaient les variétés douces et amères du manioc, pour lequel ils utilisaient de l’engrais et un système d’irrigation, parmi les autres cultures importantes dans la vie des Tainos : la pomme de terre, le maïs, la cacahouète, le piment, l’ananas, la patate douce, le coton et le tabac.

Ils chassaient de petits rongeurs, des iguanes, quelques variétés d’oiseaux et de serpents, ils pêchaient à l’hameçon, aux filets, ou avec du poison.

Ils fabriquaient divers types d’objets tel le hamac qu’ils appelaient coy. Ils faisaient fermenter le manioc dans le but d’obtenir une boisson enivrante appelée uicù et le cazabe sorte de pain ou galette circulaire de manioc cuite au soleil, qui était consommée quotidiennement et qui est d’ailleurs toujours fabriquée dans la région caribéenne, notamment en République Dominicaine.

Occupations
Ils se distrayaient de diverses manières : danse, musique et jeu de pelote. Ce dernier appelé batu se jouait dans les batey. Le jeu éveilla l’intérêt des colonisateurs espagnols : la pelote utilisée était rebondissante, elle était évidemment faite de caoutchouc (ainsi que de résine et de feuilles), matière alors inconnue en occident. Les deux équipes comptaient jusqu’à 30 personnes (hommes et femmes), le but du jeu étant de garder la balle en l’air à l’aide des épaules; des coudes, des hanches et de n’importe quelle autre partie du corps à l’exception des mains.

Les principaux rituels mettaient en scène des danses sacrées appelées areytos accompagnées de divers instruments, principalement du tambour. Le tabac était une des plantes les plus utilisées lors de ces rituels. L’arbre de cohoba était utilisé au cours d’une cérémonie religieuse le rituel de la cohoba où le cacique, le bohique et les nitaìnos entraient en contact avec les esprits.

Photo ci-contre : le terrain de Batey oú se joue le Batu.

Population
À l’arrivée des Espagnols, on estime que la population globale des Antilles était de 230 000 habitants, dont la majorité était des Tainos. Cinquante ans après le début de la colonisation, en vertu des raisons évoquées précédemment, ils avaient quasiment tous disparus. Puerto Rico est une exception puisqu’il reste encore une population taina. On les trouve surtout dans le quartier de las Indieras de la municipalité de Maricao, au centre-est de l’île. Ils sont les survivants du massacre de 1511, qui fit suite à une rébellion contre les Espagnols, fomentée par Agüeybana II le brave. Les vaincus s’enfuirent dans les montagnes portoricaines où ils purent se cacher grâce à l’épaisseur des forêts. Cinq cents individus ont survécus jusqu’à nos jours. Malgré un métissage avec d’autres groupes ethniques qui arrivèrent à Puerto Rico (parmi eux les Espagnols et les déportés africains), certains individus de ces communautés tainas résiduelles ont révélé posséder 98 % de sang taino.

Vocables de la langue française provenant de la langue taino :
Ananas vient du mot anana, Canoë de canoa, Caïman de kaiman, Caraïbe de karibe, Goyave de guayaba, Hamac de hamaka, Iguane de iguana, Manioc de manioka, Ouragan de hurakan, Papaye de papaya, Patate (douce) de batata, Pirogue de piragua, Pitaya de pitahaya, Tabac de tabago, Savane de sabana, Cacique de katchik.

Supposition sur barbecue de barbiku, ainsi que sur cannibale et colibri.

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République Dominicaine Live

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