L’étrange gonflement du lac Azuei en République Dominicaine

Le plus grand lac des Caraïbes a doublé de taille en 8 ans !

A la frontière entre la République Dominicaine et Haïti, il n’est pas le seul dont les eaux ont spectaculairement gonflé. Un phénomène mystérieux qui laisse les scientifiques un peu perplexes. Mais des dizaines de villages ont déjà été avalés par les eaux !

L’eau avance de trois mètres chaque année. Les familles qui habitaient les rivages ont dû abandonner leurs maisons. Depuis 10 ans, rien ne semble arrêter le petit lac Azuei, en Haïti. A ce train-là, il finira par fusionner avec le grand Enriquillo, qui est à 5 km de là, côté Dominicain.

La route, passant entre les deux, est régulièrement inondée. L’Enriquillo est deux fois plus large qu’en 2004. Il a avalé 15.000 hectares de terres agricoles, inondé des dizaines de maisons, sinistré d’une façon ou d’une autre près de 10.000 familles. Une catastrophe naturelle au ralenti qui n’attire que peu l’attention.

Alors que se passe-t-il ? Les scientifiques avancent plusieurs explications possibles. La déforestation massive dans les deux pays (et en particulier côté haïtien) pourrait avoir généré des sédiments qui bouchent les lacs et les canaux qui les drainent. Certains se demandent aussi si le tremblement de terre de 2010 n’a pas provoqué un mouvement de plaque tectonique qui aurait aggravé la situation même si la montée des eaux avait commencé bien avant.

Une équipe de recherche américaine met d’avantage en cause le réchauffement climatique. Il provoquerait une plus grande évaporation des océans, nourrissant des précipitations plus intenses. Certaines études prévoient qu’en 2100, la République Dominicaine pourrait avoir perdu 14% de son territoire à cause de la montée du niveau des niveaux de la mer et des lacs. D’autres relativisent en disant que la taille du lac Enriquillo a beaucoup évolué au fil des siècles. L’enjeu est de taille, 70% de l’habitat dominicain est situé sur les berges ou en bord de mer.

Jimani, ville frontalière de 14.000 habitants, est un nœud commercial important. Des milliers de personnes viennent s’approvisionner au marché. Mais les autorités envisagent de le délocaliser pour le mettre à l’abri des inondations. Il faut parfois slalomer entre les grandes flaques d’eau pour accéder aux étals. Les experts soulignent que cet environnement est propice à la propagation de maladies comme le choléra.

Une ONG affirme que les conséquences sociales de l’inondation de terres cultivables et de pâturages par les lacs sont déjà visibles. Chômage, exploitation des enfants, maladies seraient en hausse dans la région.

République Dominicaine Live, depuis un article de Robin Cornet RTBF, le 27.09.12

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