Le président Luis Abinader a annoncé au début de l’année que le projet serait achevé en deux ans, et les récents événements en Haïti n’ont fait qu’accroître son inquiétude quant à l’insécurité dans ce pays. Les relations entre les deux voisins ont été historiquement difficiles, marquées par la xénophobie.
À la suite des troubles politiques survenus ces dernières semaines en Haïti, la République dominicaine poursuit son projet de construction d’une clôture le long de sa frontière avec Haïti, qui s’étend sur quelque 376 km.
Le président Luis Abinader a annoncé le projet au début de l’année et a déclaré que la barrière contribuerait à réduire l’immigration clandestine, la drogue et le flux de véhicules volés entre les deux pays, qui partagent l’île d’Hispaniola. M. Abinader a promis que le projet serait achevé en deux ans, bien que les détails du budget n’aient pas encore été rendus publics.
S’exprimant devant l’Assemblée générale des Nations unies la semaine dernière, M. Abinader s’est dit très préoccupé par l’insécurité qui règne en Haïti après l’assassinat du président Jovenel Moise le 7 juillet.
« Depuis notre prise de fonction, nous annonçons la possibilité que la situation haïtienne déborde les frontières de ce pays, devenant un facteur d’insécurité dans la région », a-t-il déclaré. « D’où la nécessité pour cette communauté de nations de prendre en charge de toute urgence et une fois pour toutes la crise haïtienne comme l’une des plus grandes priorités et un suivi permanent », a-t-il ajouté.
Les troubles politiques, l’augmentation de la violence et les enlèvements ont aggravé une situation économique déjà catastrophique en Haïti.
M. Abinader a appelé à une action « urgente » de la communauté internationale pour aider Haïti. « Compte tenu de la division actuelle des dirigeants haïtiens et de la présence dangereuse de bandes criminelles qui contrôlent une bonne partie du territoire, les Haïtiens ne pourront pas, à eux seuls, pacifier leur pays et encore moins garantir les conditions permettant d’établir un minimum d’ordre », a-t-il déclaré.
Quelles ont été les réalisations et les défis de Luis Abinader un an après son arrivée à la présidence de la République dominicaine ?
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a rencontré le ministre dominicain des Affaires étrangères Roberto Alvarez à Washington mardi, mais la nature des entretiens n’a pas été divulguée. M. Blinken a applaudi certaines des réformes entreprises par la République dominicaine « pour encourager une plus grande transparence et promouvoir l’État de droit », faisant référence aux efforts très médiatisés d’Abinader pour lutter contre la corruption.
« Bien sûr, nous aurons l’occasion de parler d’Haïti et de ce que nous pouvons faire ensemble pour aider à trouver des solutions durables aux défis auxquels le peuple haïtien est confronté », a-t-il ajouté.
