À quoi ont servi les réformes fiscales en République Dominicaine ?

Une réforme fiscale devrait transférer des ressources de la population et des agents économiques vers le trésor public. L’objectif est d’augmenter les recettes en termes absolus et relatifs, de corriger les distorsions, de simplifier les impôts, de réduire la fraude et l’évasion fiscales, d’évaluer la pertinence des incitations, d’améliorer l’équité fiscale et parfois d’élargir l’assiette fiscale.

En cherchant à améliorer les finances publiques, la réforme fiscale devient une réforme fiscale, lorsqu’elle atteint le niveau des dépenses publiques – y compris leur plafond et leur destination pour améliorer la qualité de vie de la population – et si elle va à un niveau supérieur, elle toucherait la limite légale de la dette publique, alors nous parlerions de réforme fiscale complète, et si les changements sont recherchés dans un environnement de consensus et d’accords entre tous les secteurs, la réforme acquiert la catégorie de pacte fiscal.

Les finances publiques dominicaines ont connu une détérioration progressive au fil des ans, qui se manifeste par des déficits fiscaux constants, une augmentation de la dette publique, une diminution de la qualité des dépenses, des signes d’épuisement de la viabilité fiscale, aggravés par la pandémie de Covid-19, interrompant la marche de la croissance économique continue, rendant le secteur monétaire expansif avec des effets collatéraux sur le taux de change, l’inflation et, dans le secteur social, une augmentation de la pauvreté et la dégradation de l’emploi formel et informel.

Une partie du débat national sur les changements fiscaux est que repousser les réformes plus longtemps – dans un scénario de détérioration fiscale – implique un coût plus élevé pour la dette publique, la durabilité de la croissance économique avec la stabilité, pour faire face aux chocs externes et aux catastrophes naturelles. Dans la sphère monétaire et financière, les coûts sont liés à la dépréciation de la monnaie, à la diminution des réserves internationales, à la hausse de l’inflation et à une éventuelle augmentation de la masse monétaire, ainsi qu’au coût de l’investissement privé par le déplacement des emprunts publics vers les emprunts privés, et à l’attraction des investissements directs étrangers.

Lorsque le moment sera venu de procéder à des changements fiscaux, ceux-ci devront, en plus de corriger les problèmes structurels des finances publiques dominicaines, continuer à soutenir la reprise économique et à aider les personnes vulnérables, de manière plus urgente qu’auparavant en raison de la situation de pandémie, afin de garantir un filet de sécurité sociale et de mettre davantage l’accent sur le service national de santé.

En République dominicaine, plusieurs réformes et amendements fiscaux ont été réalisés au cours des 30 dernières années. Les changements fiscaux ont-ils été utiles en termes d’amélioration de la pression fiscale, de la qualité des dépenses, de la réduction de la dette publique et d’autres défis fiscaux, comme le prévoient les considérants et les objectifs des différentes initiatives légales ?

Après l’approbation du code fiscal en 1992, la charge fiscale en 1993 était de 11,1% du PIB, puis jusqu’en 2000, la contribution fiscale a culminé à 12,3%, soit une variation de seulement 1,2 point de pourcentage (pp) en 8 ans. Par la suite, la charge fiscale est passée de 13,4 % du PIB en 2001 à 15,7 % en 2006, puis a diminué les années suivantes pour atteindre 13,1 % en 2012 et se maintenir autour de 13 % jusqu’en 2019, année où elle a atteint 13,4 %. En 2020, année atypique pour des raisons de santé, la charge fiscale s’est élevée à 12,4 % du PIB.

Si l’on compare la charge fiscale enregistrée en 1993, année où les recettes fiscales ont bénéficié de l’effet immédiat de la réforme fiscale de 1992, avec la charge fiscale en 2019, année de normalité économique avant Covid-19, la charge fiscale dominicaine a évolué de 2,3 pp, après 28 ans.

La faible amélioration de la charge fiscale dominicaine ne semble pas correspondre à la croissance quasi constante du produit intérieur brut nominal, qui est passé de 165 513 millions de RD$ en 1993 à 4 456 657 millions de RD$, soit une croissance équivalente à 27 fois celle de 1993.

Alors que les recettes fiscales et l’économie se sont comportées de cette manière, le pays a réalisé 4 réformes fiscales, celle de 1992 et sa loi 11-92 du code fiscal, celle de 2000 avec son cadre juridique 147-00 (qui visait à éliminer le déficit fiscal), celle de 2004 avec la loi 288-04 (réalisée dans le cadre de l’accord avec le FMI et de la crise bancaire de 2003), celle de 2005 avec la loi 557-05 (en raison du DR-CAFTA) et 34 lois qui ont servi de modifications, d’incitations, d’amnisties, de réductions de taux, entre autres objectifs.

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République Dominicaine Live

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