Sans l’économie orange, la République dominicaine ne sera pas en mesure de respecter la stratégie nationale de développement 2030.

L’année 2021 a été déclarée par l’Assemblée générale des Nations unies (ONU) « Année internationale de l’économie créative pour le développement durable », considérant que l’économie orange implique des activités économiques basées sur la connaissance et l’interaction entre la créativité humaine et les idées, les connaissances et la technologie, ainsi que les valeurs culturelles ou le patrimoine artistique et culturel et autres expressions créatives individuelles ou collectives.

Cette année a été déclarée en faveur de l’économie créative, selon les Nations unies, pour soutenir et appuyer les économies des pays en développement dans la transition progressive vers une productivité plus élevée grâce à des secteurs à forte valeur ajoutée, en favorisant la diversification, la mise à niveau technologique, la recherche et l’innovation, y compris la création d’emplois de qualité, décents et productifs, notamment par la promotion des industries culturelles et créatives, le tourisme durable, les arts du spectacle et les activités de conservation du patrimoine.

Parmi ces pays en développement figure la République dominicaine qui, dans sa stratégie nationale de développement (END 2030), établie en 2012, a des objectifs qui incluent la promotion des industries culturelles et créatives (ICC).

« L’économie orange est considérée comme un moteur économique, les autorités doivent donc accélérer les objectifs culturels de l’END 2030. »
L’objectif général 2.6 « Culture et identité nationale dans un monde global » de l’END 2030, comprend l’objectif spécifique 2.6.2 qui cite « promouvoir le développement de l’industrie culturelle » qui a les lignes d’action suivantes, selon le ministère de l’industrie, du commerce et des MPME (MICM) :

1. développer l’offre culturelle, notamment l’artisanat, afin de créer des produits attractifs pour l’activité touristique et de promouvoir le patrimoine culturel matériel et immatériel.

2. favoriser les industries culturelles, y compris les TIC, le marché des biens et services culturels, afin d’élever le niveau de vie de la population et de promouvoir l’identité culturelle en tant que valeur ajoutée.

3. Promouvoir la commercialisation des produits et services culturels, tant au niveau local qu’international.

4. Concevoir des mécanismes de soutien financier aux créateurs individuels et collectifs d’œuvres culturelles d’intérêt public.

5. Promouvoir des programmes de formation et d’éducation dans les domaines liés aux processus de production des industries culturelles.

6. Concevoir des mécanismes pour promouvoir la distribution efficace des livres d’auteurs nationaux.

Selon le MICM, la mention explicite de la promotion des ICC dans le plan de développement national justifie et engage toutes les institutions dominicaines, tant publiques que privées, à continuer à travailler dur pour relever les défis et combler les lacunes que présente le secteur en général.

Il n’est pas étonnant que la République dominicaine fasse des progrès dans la promotion de sa culture et de son patrimoine pour obtenir des revenus économiques. Toutefois, il peut être surprenant que dans le deuxième axe stratégique, où il est fait référence aux industries culturelles et créatives, il n’existe aucun indicateur permettant de reconnaître actuellement lesquels de ces objectifs ont été atteints en faveur de l’économie orange. De plus, parmi les réformes du deuxième axe stratégique, il n’y a aucune mention de la culture ou de la créativité.

Pourquoi est-ce important ?

Selon le document « Boosting the Orange Economy in Latin America and the Caribbean » présenté lors de l’Open Science Forum Latin America and the Caribbean (CILAC 2018), l’économie créative ou orange joue un rôle important dans la promotion de la croissance économique, du développement inclusif et de l’innovation.

Ce rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) souligne tout d’abord que les secteurs créatifs semblent se caractériser par une forte croissance de la productivité ; ils constituent également une source importante de création d’emplois pour les jeunes, non seulement dans les secteurs purement créatifs, mais aussi dans les industries traditionnelles.

Les recherches soutenues par la Banque interaméricaine de développement (BID) indiquent que la créativité est l’un des principaux moteurs du processus d’innovation dans une société. « En effet, les produits créatifs sont uniques et perturbateurs, et ont le potentiel d’inspirer la société dans son ensemble en générant des idées et donc des innovations », révèle le document.

Quels progrès ont été réalisés ?

Entre 2010 et 2014, les Dominicains semblent avoir commencé à croire davantage en l’économie orange, comme en témoigne le fait que, selon les résultats de l' »Enquête nationale sur la consommation culturelle en République dominicaine 2014″ (ENCC-RD 2014), on comptait quelque 421 036 personnes occupant un emploi lié à la culture en 2010, ce qui représentait 10 % de la population active. En 2014, elle s’élevait à 468 324 personnes, ce qui correspondait à 12,5 % des personnes employées cette année-là. En termes relatifs, la variation entre 2010 et 2014 a montré une croissance de 11,16%.

Selon l’ENCC-RD 2014, près de 1,8 million de Dominicains âgés de 15 ans et plus, vivant dans les zones urbaines du pays, ont fréquenté un lieu ou un événement culturel, le cinéma étant le lieu le plus fréquenté avec 45%, suivi des événements artistiques avec 14% et des parcs nationaux avec 11%.

Elle montre également que sur les 5,2 millions d’activités de navigation sur internet déclarées en 2014, les principales étaient l’écoute de musique enregistrée (21%), le visionnage de vidéos et de films (20%) et le téléchargement de musique et de vidéos (16%).

Cependant, il est probable que même après l’arrivée de la pandémie, ces résultats seront beaucoup plus élevés en raison de l’approche de la génération Zeta vis-à-vis de la technologie, de la distanciation sociale et des nouvelles façons de générer de l’argent grâce aux plateformes numériques. Face à cette réalité, le pays doit mettre à jour cette enquête sur la consommation culturelle dans les meilleurs délais afin de se conformer à l’objectif 2.6 de l’END 2030.

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République Dominicaine Live

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